Quelques poètes, de nos jours, se livrent a une très curieuse opération: ils chantent le Peuple, la Liberté, la Révolution, etc., qui, d'etre chantés, sont précipités puis cloués sur un ciel abstrait ou ils figurent, déconfits et dégonflés, en de difformes constellations. Désincarnés, ils deviennent intouchables. Comment les approcher, les aimer, les vivre, s'ils sont expédiés si magnifiquement loin? Ecrits, parfois somptueusement, ils deviennent les signes constitutifs d'un poème, la poésie étant nostalgie et le chant détruisant son prétexte, nos poètes, tuent ce qu'ils voulaient faire vivre.
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